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Festival de Deauville, saison 3 épisode 6, la fin approche…

36eme Festival du Film Américain de DeauvilleLes films n’ont beau pas nous enthousiasmer, les stars ont beau ne pas affluer en nombre sur le tapis rouge de Deauville, la semaine est tout de même passée à une allure folle… C’est toute la contradiction d’un Festival de cinéma: même quand il ne se passe pas grand chose, le temps file sans qu’on s’en rende compte. Pas grand chose? C’est presque un euphémisme! Ma seule anecdote du jour, c’est de m’être retrouvé coup sur coup au CID assis à côté de Catherine Matausch et d’Eric Neuhoff, respectivement journalistes à France 3 et au Figaro (et accessoirement écrivain pour le second). Passionnant, non? Bref, retour à l’essentiel, les films!

Toujours et encore des histoires de famille

La veille au soir j’avais quitté le CID sur un pathos dégoulinant et à ma plus grande joie (euphémisme? Si peu… Ironie? Moi? Voyons… Enfin enfin!) je me retrouvais plongé encore une fois dans les affres de la maternité douloureuse. Pas d’enfant mort dans Mother & Child certes mais une mère-fille de 14 ans qui abandonne sa fille et qui à la mort de sa mère presque 40 ans plus tard se rend compte à quel point elle est seule et caractérielle (sobre mais figée Annette Bening), une femme de 37 ans (toujours parfaite Naomi Watts) carriériste à souhait qui n’a jamais connu sa mère qui l’a abandonné à la naissance (oh non, c’est pas vrai, l’une pourrait-elle être la mère de l’autre? Quelle extraordinaire coincidence, cela serait-il!) et une dernière qui ne peut pas avoir d’enfants et qui veut en adopter un (KerryWashington en surjeu permanent). Certes, le scénario se tient – le réalisateur n’est pas pour rien le fils du fameux écrivain Gael Garcia Marquez – mais à trop vouloir donner dans l’émotion, il tombe dans le pathos et semble s’y complaire avec un final tire-larmes épuisant après 2 heures de film. Les américains ont décidément ce défaut rédhibitoire de vous imposer des émotions plutôt que de simplement et subtilement les suggérer! La conférence de presse n’allait pas apporter d’éclairages très intéressants sur le film, juste l’occasion d’apprendre qu’Annette Bening avait appris la plongée sous marine en travaillant sur un bateau (ouah) et que Gael Garcia Marquez disait toujours du bien des scénarios de son fils, ce qui n’aidait en rien ce dernier mais au moins lui économisait des séances de psy!

Pas le temps de souffler, retour au CID pour le 10eme film en compétition, The Myth of the American Sleepover qui pourrait se traduire assez littéralement par Le mythe américain de la soirée pyjama. Vous ne serez donc pas étonné d’apprendre qu’il s’agit d’une chronique tendre mais très lente (et donc un peu longuette) sur les adolescents américains et leurs tourments amoureux. Pas dénué de charme, très cliché malgré sa volonté underground de filmer ces teens au plus près de leurs réalités quotidiennes avec un gros grain de pellicule, le film qui suit 3 jeunes tout au long d’une longue nuit de fêtes tristement alcoolisés et de dragues innocentes a apparemment beaucoup ennuyé les spectateurs toujours aussi sévères et peu cinéphiles du CID. A la fin de la projection, un homme d’un âge certain m’interpelle pour me dire: « C’était nul, hein? », convaincu que j’allais acquieser. Or, pas du tout, je lui réponds que je le trouve sévère et que le film ne manque pas de qualités. Sa réponse, laconique et d’une intelligence rare? « Des conneries, oui! ». Je suis toujours aussi emerveillé par l’esprit critique et la vivacité intellectuelle des gens…

Une arnaque et une respiration

Allait ensuite suivre la projection d’un non-film, une arnaque absolue. The Imperialists are still alive n’offre rien qu’une vacuité prétentieuse, un mélange de toutes les langues digne d’une tour de Babel bordélique au discours assez tendancieux (quand il y en a et que ce n’est pas une simple succession de scénettes d’artistes underground se rencontrant dans des soirées so hype, so private). Elodie Bouchez n’y est pas non plus vraiment à son avantage, notamment dans une scène d’introduction où elle apparait entièrement nue. Très courageux de sa part, pas très flatteur.

Pour finir la journée, je délaissais la remise du prix littéraire à Carol Joyce Oates (Beigbeder n’était même pas là pour le remettre, il a laissé cet honneur à Eric Neuhoff, mon voisin de projection) et Fair Game et je me rendais au Casino pour Get Low, une jolie histoire (avec secret de famille évidemment) portée par un Bill Murray réjouissant en entrepeneur de pompes funèbres et un impeccable Robert Duvall en vieil ermite qui sort de sa tanière une dernière fois avant de mourir pour révéler un terrible secret. Le film n’évite pas de tomber dans sa dernière scène dans un pathos qu’une majorité de films présentés cette année n’a pas su éviter. Toutefois, étant donné la programmation du jour, ce petit film sympathique made my day.

Ma traditionnelle soirée au Casino de la semaine s’est soldée par un magnifique gain de … 1,80€ aux machines à sous (ouh ouh). Je suis donc rentré les poches pleines et de quoi rêver à une meilleure programmation pour les deux derniers jours de Festival.

Demain, samedi, retrouvez moi pour la fin du récit palpitant de cette 3eme saison de Fan-de-cinema au Festival de Deauville… Qui sait, il y a aura peut être un ultime rebondissement… ou pas! Par contre, je vous promets mon pronostic avant la cérémonie du palmarès qui aura lieu pour la première fois samedi soir.

Bonne soirée à tous… Sweet dreams!

Emmanuel Pujol

 

 

 

 

avatar A propos de l'auteur : Emmanuel Pujol (218 Posts)

Fou de cinéma et fou tout court, Emmanuel écrit pour Fan-de-cinema.com, se fait filmer dans Après la Séance et mange, dort, vit cinéma 24 heures/24! De films en festivals, il ne rate rien de l'actu ciné pour vous faire partager ses coups de coeur et ses coups de gueule...


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