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Deauville, s3e2, et la compétition commenca!
Deuxième jour de Festival et je suis déjà à court d’anecdotes. C’est terrifiant comme la routine s’intalle à vitesse grand V. Même si le monde était revenu à Deauville, j’espère que la semaine à venir va réserver de meilleures surprises que ce dimanche certes particulièrement ensoleillé mais très sombre dans les salles que seul Kaboom en ouverture de ma nuit Gregg Araki to come est venu perturber avec son joyeux bazar et sa sexualité débridée!
EDIT SCOOP: Ouf, finalement il y a eu des anecdotes en fin de soirée… Rendez vous pour les plus curieux directement à la fin de ce billet!
Une journée ennuyeuse sous un soleil radieux…
J’avais initialement prévu de commencer ma journée dès 9h du matin dans la salle du Casino pour le documentaire American Grindhouse sur les films d’exploitation et les séries B made in USA. N’allez pas croire que je n’étais pas reveillé, non non. Mais j’ai privilégié un copieux petit déjeuner au soleil plutôt qu’une salle obscure à 3/4 vide, meilleure préparation pour mon rapide passage sur Le Mouv’ dans la matinale de Jean Zeid pour raconter l’ambiance générale du Festival (que les petits veinards peuvent avoir en direct live sur Twitter en suivant @fandecine – comment ca, je me répète?).
A 11h, il était temps de se rendre au CID avec une nouveauté cette année, le début de la compétition dès le dimanche (contrairement au lundi les éditions précédentes). Le film qui ouvrait la danse était l’un des favoris pressentis par Fan-de-cinéma, Winter’s Bone, un film dur, sombre, à la limite du glauque… Dans le Missouri, Ree, une adolescente de 16 ans doit veiller sur son petit frère et sa toute jeune soeur car leur mère est gravement malade et leur père, dealer de drogue, est en cavale. Quand la police vient prévenir Ree que son père doit se présenter au tribunal sous peine de voir leur maison saisi, elle part à la recherche de son géniteur et va surtout rencontrer beaucoup d’ennuis avec la « pègre » local, des bouseux ultra-violents. La quête du père tourne assez vite en rond et malgré des acteurs plus vrais que nature et une atmosphère saisissante, l’intrigue n’arrive pas à passionner le spectateur qui comprendra bien trop rapidement tous les tenants et les aboutissants de cette misère crasse. Un mince filet d’espoir transpirera tout de même à l’issue de cette sombre histoire désanchantée.
La conférence de presse de la réalisatrice Debra Granik n’apprendra pas grand chose si ce n’est que son inspiration est à puiser aussi bien dans le néo-réalisme italien que chez Bresson, les frères Dardenne ou Cassavettes. C’est assez cohérent après avoir vu le film!
Allait ensuite se reproduire les mêmes errements que l’an dernier: les conférences de presse prennent un retard conséquent et se réduisent comme peau de chagrin puisqu’elles s’arrêtent pour laisser aller les journalistes aller assister à la projection de 15h. La raison? Un photocall qui s’éternise. Pourquoi ne pas faire l’inverse plutôt pour laisser plus de temps aux acteurs et réalisateurs présents (et ils ne sont déjà pas nombreux) pour s’exprimer. Bref, Gregg Araki et ses acteurs Thomas Dekker et Roxane Mesquida, finissent par arriver. Et grosse déception, la conférence de presse est assez terne. Elle s’ouvre sur une blague pas drôle d’Araki qui dit qu’il a trouvé Roxane en blind date et Roxane « je me trouve trop belle » d’ajouter que c’est surtout grâce à sa couverture pour Playboy qu’elle a été repéré par Gregg. Qu’est ce qu’on s’amuse. La réalité est plus prosaique: Gregg Araki est fan de Catherine Breillat (comme quoi, elle en a, des fans) et que c’est comme cela qu’il fait découvert la jeune actrice française. Sinon, on pourra signaler que Gregg considère ses films comme ses enfants, qu’il fonctionne aux coups de coeur et ne se limite donc à aucun genre en particulier. Et quand on demande aux deux acteurs s’ils pensent à la fin du monde (en rapport avec Kaboom), ils ont tous deux une belle phrase langue de bois que je cite. Roxane « préfère ne pas y penser et vivre dans l’instant présent » et Thomas trouve « que le le monde actuel est plus effrayant qu’une éventuelle fin du monde ». Voilà voilà , fermez le ban, merci d’être venu.
15h sonnait donc, heure du 2eme film en compétiton dont il n’y a pas grand chose à dire tant Welcome to the Riley’s est d’un puritanisme bien pensant très pesant. Le film s’étire péniblement sur 1h50 avec une psychologie de comptoir malgré toute la sympathie que l’on peut avoir pour James Gandolfini et Kristen Stewart qui vaut décidément bien mieux que son statut d’icône ado glanée dans la saga Twilight. Elle aime décidément les rôles de fugitives puisqu’elle était Joan Jett dans les Runaways (fugitives en vo) et qu’elle incarne içi une stripteaseuse mineure et fugueuse dont va vouloir s’occuper un quinquagénaire qui a perdu sa propre fille quelques années plus tôt dans un accident de voiture (transfert vous avez dit? Si peu!). Et tout se termine (presque) bien puisque le quinqa et l’ado parviennent tous deux à arrêter de fumer à la fin! Ouffff…
Pas le temps de souffler, il faut enchainer avec Twelve, le nouveau thriller d’un vrai tacheron, Joel Schumacher avec une star pour teen pré pubère dont je n’avais jamais entendu parler auparavant, le beau mais fade et ultra-formaté Chace Crawford (de la série apparemment culte Gossip Girl). Que dire de ce polar réac, désagréable et gratuitement provocateur d’un réalisateur décidément peu recommandable? Pas grand chose. Je vous laisse découvrir ma critique complète d’ici quelques jours.
… et une nuit plus agitée
La journée s’achevait heureusement dans un grand sourire avec le joyeuseument foutraque Kaboom, le grand éclat de rire débridée et barrée de Gregg Araki qui signe un faux film catastophe apocalyptique pour délivrer en réalité une pure comédie barrée et ultra-sexuelle. Là encore, je reviendrais dessus plus en détails dans une critique à venir très prochainement.
Avant de m’atteler à mon pari impossible de nuit « intégrale Gregg Araki« , je décidais en journaliste sérieux d’aller rédiger mon billet quotidien au CID. J’arrive à 22h30, le pompier de service (il y a TOUJOURS un pompier de service) me dit qe le CID est sur le point de fermer. Etonné, je lui dis que je dois bien aller bosser et descend dans les entrailles de la bête. Une demi heure plus tard, nous ne sommes plus que deux en salle de presse, l’autre part pour mieux revenir 5 minutes après me demandant si je sais où est la sortie car tous les accès sont fermés en haut. Réponse: « non »! Sentant que je risquais bien de passer la nuit là , je décidais de suivre mon compagnon de galère. Nous rencontrions rapidement les projectionnistes encore là qui nous disent de les suivre. Sauf qu’ils éteignent la lumière et qu’il faut sortir à la lampe de poche. N’ayant aucun autre moyen de sortir, je repars donc chercher mes affaires et me voit dans l’impossibilité de finir ce billet!
23h30, il est aussi l’heure d’enfin se restaurer. Je passe donc chez mon désormais traditionnel fournisseur de croque monsieur, sandwichs et autre paninis pour me prendre un petit casse croute que très gentiment le patron m’offre. Ca fait toujours plaisir! Je repasse chez mon amie Michelle pour recharger mon iPhone pour pouvoir Twitter la nuit Araki en direct (conscience professionnelle, je ne plaisante pas!) et je discute finalement avec elle pendant près d’une heure. Pas de Splendor à minuit donc mais je perds pas ma motivation et je vais voir avec 14 autres courageux The Doom Generation à 2h, bien bien barré puis Nowhere (tiens, nous ne sommes plus que 11) à 3h30 où la fatigue me rattrape et je m’endors pendant la moitié de ce film délirant et qui n’est pas sans rappeller Kaboom. Je n’aurais pas le courage de rester pour Mysterious Skin à 5h du mat, n’ayant jamais vu le film, je préfère le découvrir dans de meilleures conditions. 5h30, je m’allonge donc sur le canapé et finis ainsi, exténué mais content, ce marathon du cinéma qui aura donc constitué l’épisode 2 de cette saison 3…
That’s all folks!
Emmanuel Pujol
Classé dans : Festivals · Mots-Clés: Deauville, en direct de
Pour ceux que le nouveau Araki intéresse, je viens de voir que Kaboom est en avant première jeudi 9 Septembre au Gaumont Opéra Premier ! Il sera suivi d’autres avant premières au même endroit visiblement tout le mois de septembre sur le thème ‘Gay Friendly’ avec un documentaire de P. Thoretton sur YSL et Bergé le 16; le film ‘Les amours imaginaires’ de Xavier Dolan le 23 et enfin ‘Tout va bien, The Kids are All right’ le 30…
..Et pour ceux qui (comme moi) n’ont pas entendu parler des ‘Amours imaginaires’ de Xavier Dolan, voici la critique:
http://blog.fan-de-cinema.com/festival/les-amours-imaginaires-dolan-insolent-de-facilite.html
j’ai hâte de lire ta critique de Twelve, tu penses la poster d’ici la fin de semaine (?) car vu le bide aux Etats Unis, j’attend plusieurs avis pour savoir si je dois m’y risquer ou non.
Ma critique de Twelve est écrite, elle devrait être publiée demain, j’espère…