Articles Commentaires

Cine Blog » Festivals » Festival de Deauville 2009, le palmarès et le bilan!

Festival de Deauville 2009, le palmarès et le bilan!

Le palmarès

Le palmarès du 35eme Festival du film américain de Deauville vient d’être dévoilée. Le voici sans plus attendre

Grand prix du Jury: The Messenger de Oren Moverman

Prix du Jury ex-aequo: Sin Nombre de Cary Joji Fukunaga & Precious de Lee Daniels

Prix de la Révélation Cartier: Humpday de Lynn Shelton

Prix de la Critique Internationale: The Messenger de Oren Moverman

Palmares du Festival de Deauville 2009Que dire de ce palmarès? Que le jury présidé par Jean-Pierre Jeunet a choisi  de primer un film fort, sobre et subtil qui évite – contrairement à beaucoup d’autres – de tomber dans un pathos lacrymal insupportable. Et pourtant le sujet était particulièrement casses-gueule. The Messenger a même été doublement récompensé puisqu’il a aussi été primé par la Critique Internationale (j’ai encore oublié de demander au bureau des organisateurs qui exactement votaient pour ce prix!)

Pour le prix du jury, on sent presque derrière ces deux récompenses accordées la quasi-obligation de primer Precious qui a du faire débat dans le Jury. En revanche, Sin Nombre n’en suscite aucun, tant voilà une belle histoire d’amour dans un contexte géo-politique très sensible (l’immigration clandestine du Mexique vers les Etats-Unis et la chasse gardée de ce trafic d’hommes par des gangs ultra-violents).

Par contre, le choix du Jury de la révélation Cartier présidé par Maiwenn est plus qu’étrange tant Humpday, pas mauvais mais plutôt anecdotique, ne recèle en lui aucune « qualité novatrice », définition même (ô combien vague, je vous l’accorde) de ce prix dans le dossier de presse. Le film de Lynn Shelton est tourné en caméra à l’épaule, de façon presque caricaturalement indie, sans recherche de cadres. Seule originalité présumée? La grande liberté donnée à ses acteurs d’improviser les scènes à en croire les réalisatrices. Pourquoi ne pas plutôt primer le naif mais joli Harrison Montgomery? Ou encore Cold Souls, certes raté mais au sujet vraiment inédit? Voire même Wolrd’s Greatest Dad pour son cynisme dérangeant! Ce prix de la révélation Cartier avec un 2eme jury indépendant du premier suscite donc de vraies questions sur sa nature même. Il serait peut être plus judicieux de récompenser le meilleur scénario ou le meilleur acteur car en l’état ce prix semble plutôt inutile et peu porteur pour le film (Ballast, lauréat 2008, n’est toujours pas sorti en salles en France!)

Le bilan

2eme Festival de Deauville pour moi et une constatation immédiate: les films présentés cette année tant en compétition qu’en avant premières ne m’ont pas procuré autant d’émotion et de rafraichissantes surprises qu’en 2008. Les programmateurs avaient axé leur choix sur un mélange de comédies et de mélodrames. Résultat des courses? On a surtout beaucoup voulu nous faire pleurer en Normandie durant cette édition. Alors que le soleil a brillé presque sans interruption au bord de la mer, la température était beaucoup plus fraiche dans les salles. Heureusement, quelques films sortent du lot en ayant su donner de vraies émotions aux spectateurs sans pathos lourdingues et/ou scénarios cousus de fil blanc.

Sur les 18 films vus hors compétition, je pense notamment à City Island (malgré une ultime réflexion en voix off bien maladroite et agaçante), à Like Dandelion Dust (vraiment poignant) ou à la charmante comédie romantique 500 days of Summer (à partir du 30 septembre sur vos écrans). La claque du Festival restera District 9, un film de science-fiction très original tant dans sa mise en scène que dans son scénario, qui révèle tout le talent visionnaire du jeune réalisateur Neil Blompkamp (en salles le 16 septembre)

Côté stars, on ne peut pas dire qu’elles se soient bousculées sur le tapis rouge. Outre les hommages prévues de longue date, seuls Meryl Streep et Steven Soderbergh ont fait le déplacement, c’est peu surtout comparé à l’affluence de vedettes à la Mostra de Venise.

Pour le reste, que puis-je rajouter que je n’ai déjà été dit dans mes billets quotidiens? Réflexions en vrac:

  • Que je ne remercie pas les photographes people vulgaires et bruyants pour leurs réflexions de piliers de comptoir pendant que d’honnêtes journalistes essayaient tant bien que mal d’écrire leurs articles (je me compte dans ce lot là!) dans une salle de presse toujours aussi déprimante (pas de fenêtres, trois pauvres ordis fixes, une clim à fond).
  • Que le retard perpétuel des conférences de presse ayant conduit à en écourter plus d’une était du à une organisation aberrante: après le photo call, les intervenants devaient d’abord passer à l’interview de la télé du Festival puis pouvaient boire un verre et seulement enfin venir répondre aux questions des journalistes. C’est bien beau mais ça aurait été plus malin de faire l’inverse pour ne pas faire attendre pour rien les journalistes en moyenne 30 minutes et pour ne pas risquer de faire manquer le film suivant au C.I.D.
  • Qu’il y avait une grande nervosité, pour ne pas dire violence, dans l’air au moment de la distribution des précieux sésames pour les séances « rouges » du soir. C’est étonnant de voir se transformer d’honnêtes grands-parents en tornades beuglantes et poussantes pour un simple bout de carton. La même scène se répétait à l’entrée de la salle pour les possesseurs d’invitations « dernière minute » ne garantissant pas l’accès. Il faut dire que l’organisation très amateure n’aidait pas à rétablir le calme.
  • Soyons positifs un peu aussi, qu’il est toujours aussi agréable et plaisant de voir un film sur l’écran géant du C.I.D. qui offre un confort et une qualité de visionnage assez incroyable.
  • Que l’interprète qui officiait à la traduction de la plupart des conférences de presse est une grande profesionnelle tout à fait remarquable (au contraire de David, présentateur certes sympathique mais aux traductions beaucoup trop approximatives)
  • Que Deauville est une petite ville très agréable la semaine quand elle n’est peuplée que de festivaliers vraiment passionés de cinéma
  • Enfin que j’espère de tout coeur revenir l’an prochain pour la 3eme fois consécutive vous faire vivre une fois encore ce Festival vraiment pas comme les autres. Si tout va bien, je devrais pouvoir mettre en ligne une vidéo résumant notre Festival très bientôt et je croise les doigts pour que l’an prochain, nous puissions en faire une tous les jours ou presque

Encore une fois merci à tous et sûrement à l’an prochain, à Deauville ou ailleurs, l’essentiel est que nous parlions cinéma et que nous partagions ensemble notre amour du 7eme art.

Emmanuel Pujol

avatar A propos de l'auteur : Emmanuel Pujol (218 Posts)

Fou de cinéma et fou tout court, Emmanuel écrit pour Fan-de-cinema.com, se fait filmer dans Après la Séance et mange, dort, vit cinéma 24 heures/24! De films en festivals, il ne rate rien de l'actu ciné pour vous faire partager ses coups de coeur et ses coups de gueule...


Classé dans : Festivals · Mots-Clés: , ,

Contenus sponsorisés
loading...

2 Réponses pour "Festival de Deauville 2009, le palmarès et le bilan!"

  1. avatar Youlie dit :

    C’est déjà fini ? 🙁
    Merci Eman en tout cas pour toutes ces infos et ces critiques sans langue de bois ! ^^
    Vivement les images illustrant cette prose… et quoi qu’il en soit, l’année prochaine on reviendra aussi, ‘souris au point, clavier toujours prêt’, suivre avec plaisir tes aventures sur les célèbres planches…

  2. avatar eman02 dit :

    Et oui c’est DEJA fini…

    Pour revenir sur le prix de la révélation Cartier, je viens d’entendre une interview de Maiwenn, présidente du Jury Cartier, dire que ca avait été difficile de départager Humpday, Precious et The Good Heart soit concrètement trois des films les moins ‘novateurs’ de la compétition…

    Elle a ajouté qu »Humpday’ avait finalement été choisi car il avait une audace ‘toute européenne’… Ah bon? Elle doit pas beaucoup regarder de films indépendants américains…

    Décidément, je ne comprends pas ce prix…