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ZODIAC de David Fincher maintenant en DVD
L’histoire
De 1966 à 1978, l’histoire de trois individus déterminés à mettre un terme aux agissements du Zodiac killer, un tueur en série responsable de la mort de 37 personnes à San Francisco.
Le tournage
ZODIAC couvre plusieurs époques sans donner pour autant dans le « film d’époque ». Évitant le piège de la reconstitution, Fincher et ses collaborateurs optèrent pour un maximum de sobriété : « Je ne voulais pas d’un pastiche visuel, d’un ersatz de « Starsky et Hutch », d’un kitsch à la sauce seventies. Par souci d’authenticité, j’ai incorporé aux décors le genre de meubles ou d’accessoires quasi intemporels qu’on se transmet de génération en génération, et qu’on trouve chez tout le monde. C’est clairement le cas dans l’appartement de Robert. J’aurais pu faire passer plus de Vokswagen dans le champ, mais je pense que nous avons donné une bonne représentation de l’époque, même si elle n’est pas techniquement irréprochable. La musique, de toute manière, mettra le spectateur sur la voie. »
L’équipe tourna cinq semaines dans la région de San Francisco, et filma le reste à Los Angeles.
« Cean Chaffin, qui est une de nos meilleures productrices, a établi un plan de travail d’une centaine de jours, si bien ajusté à nos besoins que nous avons bouclé le tournage dans les délais sans dépassement. »
À L. A., les locaux du Chronicle furent recréés dans un ancien bâtiment de la Poste. Un immeuble de Spring Street hébergea des répliques du Palais de Justice et du San Francisco Police Department. Vallejo ayant considérablement changé en trente-huit ans, il fallut utiliser des décors de substitution à Downey.
À « Frisco », la reconstitution de l’agression du Lac Berryessa demanda un travail conséquent au chef décorateur Donald Graham Burt : « Les arbres derrière lesquels s’était dissimulé le tueur avaient été déplantés. Il fallut transporter deux grands chênes par hélico et les mettre en terre trois ou quatre jours avant le tournage, sachant qu’ils ne survivraient pas longtemps. Deux « accessoires » fort coûteux, mais totalement indispensables à la scène. »
Côté habillement, Graysmith fournit à Casey Storm des photos des années soixante et soixante-dix. « Beaucoup des protagonistes étant en vie, nous tenions à ce qu’ils se trouvent bien représentés », explique le chef costumier. « Nous avons surtout veillé à un strict réalisme, s’agissant essentiellement de reporters et de flics qui n’étaient pas tous très pointus sur le plan vestimentaire. »
Pour habiller les victimes, Storm se reporta aux photos de police : « Nous avons numérisé celles-ci pour dupliquer très précisément le tissu et la couleur des vêtements que Darlene Ferrin portait le jour de sa mort. Cela avait un petit côté morbide, mais David tenait à honorer la réalité historique et la mémoire des victimes. »
« L’histoire dictant sa loi, la palette et le look de ZODIAC se réclament de l’hyperréalisme », explique le directeur photo Harris Savides. « Certaines influences ont joué : le naturalisme de photographes comme William Eggleston, Todd Hido et Steven Shore, mais il est vrai que leur impact tend à s’estomper au fil du travail. »
« David a fait le film qu’il avait en tête », note Medavoy. « L’intrigue de ZODIAC est si palpitante qu’on remarque à peine à sa durée – 2 h 24. On s’attache aux personnages, on partage leur obstination à traquer la vérité. Le temps ne paraît pas long lorsque l’intérêt est stimulé. »
ZODIAC est le premier long-métrage à utiliser la caméra vidéo HD Thompson Viper Filmstream qui avait déjà servi sur des pubs (réalisées notamment par Fincher) et quelques films étrangers à petit budget.
Fincher a choisi la Viper parce qu’elle capte mieux que d’autres la lumière ambiante : « Je l’avais employée sur des spots et j’ai trouvé qu’il était temps de l’essayer sur un long-métrage. J’aime travailler en numérique et ne pas attendre le lendemain pour juger le matériau. »
L’ingénieur en chef Wayne R. Tidwell, qui avait travaillé comme opérateur vidéo sur THE GAME, FIGHT CLUB et PANIC ROOM, était le seul membre de l’équipe ZODIAC à avoir pratiqué la Viper :
« David est d’une extrême précision. Il sait exactement ce qu’il veut. En HD, on peut immédiatement apprécier le résultat au lieu de devoir visionner des heures de rushes. C’est cette même image, enregistrée sur disque dur, qui ira directement en postproduction.
« Alors que nous avions quelques inquiétudes au sujet de la robustesse du matériel, nous avons eu bien moins de problèmes mécaniques que sur une caméra traditionnelle. En numérique vous ne risquez pas non plus de rayer le négatif ou de trouver un cheveu coincé dans la fenêtre. »
Fincher gagna encore plus de temps en recourant au logiciel Final Cut Pro d’Apple, dont il souligne la simplicité et la modicité. Et le chef monteur Angus Wall de préciser : « Cette technologie rend le monteur quasi autonome et par là même bien plus efficace. Elle simplifie votre travail en vous connectant directement à la production, et élimine les encombrants résidus chimiques du montage sur pellicule. Nous assistons là aux débuts d’un processus qui devrait s’imposer dans les années à venir. »
La musique
La bande originale de ZODIAC devait se composer originellement de 40 morceaux de musique, couvrant quatre décennies et permettant au spectateur de mieux se repérer dans le temps.
Mais il apparut que cela ne suffirait pas.
« Arrivés au deuxième et troisième actes du film, nous avons réalisé qu’il fallait intensifier la dimension émotionnelle », explique Ren Klyce, qui collabore depuis de nombreuses années avec Fincher à titre de monteur, compositeur ou sound designer. « Nous avons alors introduit 10 minutes de musique, puis 20 minutes avant d’atteindre les limites de notre budget, compte tenu de l’achat des droits des 40 morceaux originaux. »
C’est après avoir utilisé, à titre temporaire, des passages des partitions de David Shire pour CONVERSATION SECRÈTE de Francis Coppola et LES HOMMES DU PRÉSIDENT d’Alan J. Pakula, que Klyce trouva la solution. Et de rappeler : « ZODIAC est l’histoire de personnes qui se consument à tenter de résoudre un insoluble mystère, et c’est aussi un film qui se situe dans le monde de la presse. »
Fincher appréciait le talent de Shire, mais n’était pas encore sûr de vouloir une musique. Seule certitude : il ne se satisferait d’aucune forme d’imitation.
Brad Fischer : « Il m’avait déclaré dès le premier jour : » Je n’ai pas envie de filmer une nouvelle histoire de serial killer », et avait tout de suite rectifié : « C’est vrai que ce n’est à proprement parler une histoire de tueur en série, mais plutôt un film sur le journalisme ». Et d’invoquer comme référence LES HOMMES DU PRÉSIDENT et sa quête obsessionnelle d’une vérité cachée par deux grands reporters. »
Shire a composé les 27 minutes de musique qui jalonnent ZODIAC et soulignent principalement la montée des tensions et des affrontements entre la police et la presse.
David Shire : « Nous avons utilisé 12 tons (en référence aux 12 signes du zodiaque), qui ne se répètent jamais, mais sont manipulés et structurés de façon à soutenir l’ambiance et surtout à vous faire accéder aux émotions et réflexions des protagonistes. Les instruments ont été choisis en fonction de leurs personnalités : Toschi, c’est la trompette ; Graysmith, le piano ; les cordes dissonantes sont le reflet musical du tueur. »
Shire s’est inspiré du chef-d’Å“uvre de Charles Ives « The Unanswered Question », une composition symbolique complexe, associant quatre instruments à cordes, quatre instruments à vents et une trompette, chacune de ses « strates » musicales fonctionnant avec sa propre clé et à son propre tempo. Ives qualifiait cette pièce de « paysage cosmique ». Les cordes y symbolisent selon ses indications « les Silences des Druides qui ne savent, ne voient et n’entendent rien ». La trompette pose à six reprises « l’éternelle Question de l’Existence », tandis que les vents quêtent « l’Insoluble Réponse » avant d’y renoncer et de s’effacer devant « les Silences ».
David Shire : « Ce film tout entier est une question sans réponse. La solution proposée en fin de parcours ne répond pas complètement à nos interrogations. Nous restons sur une impression d’irrésolu. »
Ce sentiment et la tension sous-jacente sont accentués par l’inclusion de musiques concrètes, une forme d’expression favorite de Klyce, à laquelle Shire s’appliqua à marier intimement sa propre partition, « avec l’espoir de donner au film sa pleine dimension obsessionnelle ».
LE DVD
Contenu :
- le Film : Zodiac
- Les bandes-annonces
- Le making of : « This is Zodiac » (27 mn)
- La promotion HD / Blu-Ray
- Fiche détaillée « Zodiac »
- Langue 1, Encodage 1 français, Dolby digital 5.1
- Langue 2, Encodage 2 anglais, Dolby digital 5.1
- Sous-titrage français, anglais, néerlandais
- Format image 16:9 compatible 4/3
- Support simple face double couche
- Qualité Pal Durée (mn) 0 couleur/noir blanc 1 Stéréo / Mono 1
le casting :
réalisateur : David Fincher
acteurs :
- Jake GyllenhaalM
- ark Ruffalo
- Robert Downey Jr
- Anthony Edwards
- Brian Cox
- John Carroll Lynch
- Richmond Arquette
Musique de David Shire
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