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Hellphone, au cinéma le 28 mars 2007

L’HISTOIRE

Skater fan d’AC/DC, en terminale dans un lycĂ©e parisien, Sid rĂŞve d’un tĂ©lĂ©phone portable. Avec lui, il pourra sĂ©duire Angie, sublime jeune fille fraĂ®chement dĂ©barquĂ©e de New York, pendue pour l’instant au bras de Virgile, le playboy de l’Ă©cole. Mais le tĂ©lĂ©phone que Sid achète dans un Ă©trange bazar chinois se rĂ©vèle avoir d’Ă©tranges pouvoirs… HELLPHONE a choisi Sid. L’amitiĂ© avec Pierre, son ami d’enfance et l’amour pour Angie sauront-ils rĂ©sister Ă  la relation passionnelle entre Sid et son tĂ©lĂ©phone ?

HELLPHONE, il exauce tous vos désirs… et plus…

ENTRETIEN avec JAMES HUTH

HellphoneJ’ai toujours dĂ©sirĂ© faire un teenage movie français. Un film jouĂ© par des jeunes, que je pourrais mettre en lumière, faire briller. Je voulais mettre en scène cette explosion d’Ă©nergie, d’audace, d’insolence. L’adolescence est l’âge oĂą l’on dĂ©couvre le monde et oĂą l’on se dĂ©couvre soi-mĂŞme. C’est un potentiel dramatique unique. Quand nous avons eu l’idĂ©e d’un tĂ©lĂ©phone “vivant”, avec ses propres pouvoirs, comme une lampe d’Aladin du XXIe siècle, nous l’avons tout de suite imaginĂ© dans la main d’un adolescent.

Le portable est l’objet le plus intime des adolescents. Celui dont ils ne se sĂ©parent jamais. Rarement Ă©teint, toujours Ă  portĂ©e de main, il est au coeur des premiers Ă©changes amoureux, car il autorise un contact avec l’autre qu’ils n’auraient jamais osĂ© Ă©tablir sans cet outil. De la rĂ©union de ces deux idĂ©es, est nĂ© HELLPHONE.

PARAĂŽTRE OU NE PAS ĂŠTRE

L’adolescent, qui souvent ne sait pas encore qui il est, affiche une personnalitĂ© qu’il n’a pas encore. Il vit en bande pour se donner confiance. Ă€ aucun autre âge, la pression du groupe n’est plus forte. L’apparence, l’image ont alors une importance Ă©norme. Je souhaitais, sur le ton de la comĂ©die, traiter de ce problème du paraĂ®tre, qui commence Ă  l’adolescence et dont beaucoup d’adultes ne se sont toujours pas libĂ©rĂ©s. HELLPHONE en est le symbole Ă©vident. Pour exister, pour ĂŞtre “cool”, il faut toujours avoir un portable mieux que les autres Ă  la sortie du lycĂ©e.

HellphoneSid est un jeune comme il y en a des millions. L’amitiĂ© est essentielle pour lui et il dĂ©couvre l’amour. Sid veut impressionner, il veut pouvoir rivaliser avec Virgile, le playboy du lycĂ©e. Angie et lui reprĂ©sentent l’ultime “branchitude”, ils maĂ®trisent les codes, ils sont enfermĂ©s dans la frime, Ă  l’inverse de Sid et de son ami Pierre. Finalement, seuls sortiront indemnes de cette aventure ceux qui renonceront au paraĂ®tre. Ce chemin vers la connaissance de soi et la simplicitĂ© est essentiel pour devenir un adulte libre et bien dans sa tĂŞte. C’est le message que j’avais envie de faire passer aux jeunes, en les faisant marrer plutĂ´t que de leur prendre la tĂŞte. D’oĂą cette comĂ©die dĂ©jantĂ©e. En fait le film est une parabole sur les dangers du paraĂ®tre.

 

L’EMPRISE DE LA MACHINE

HellphoneHELLPHONE raconte aussi comment un ĂŞtre humain tombe sous l’influence d’un objet, perd peu Ă  peu pied et se coupe de la rĂ©alité… Tant et si bien que l’on ne sait plus vraiment qui est le « maĂ®tre » de l’autre… La machine qui prend contrĂ´le de l’homme, c’est un thème rĂ©current de la science-fiction. Le tĂ©lĂ©phone portable en est aujourd’hui l’exemple le plus flagrant. Depuis Murnau et Lang, du Golem et de Metropolis jusqu’Ă  Matrix, ce thème a Ă©tĂ© exploitĂ© par le cinĂ©ma. Dans toute l’histoire de l’humanitĂ©, aucun objet n’a changĂ© aussi rapidement et radicalement les comportements professionnels et privĂ©s. Il n’y a plus d’horaires de bureau, on est joignable tout le temps. Quel soulagement de savoir que nos enfants peuvent nous joindre lorsqu’ils sortent le soir (vous remarquez je n’ai pas dit de pouvoir les joindre !). A une vitesse fulgurante, le portable s’est imposĂ© comme le compagnon de nos jours, de nos nuits. 85% des premières histoires d’amour chez les ados naĂ®traient Ă  travers les SMS et il paraĂ®t que ce pourcentage n’est pas loin d’ĂŞtre le mĂŞme chez les adultes !

Avec lui, les enfants sont plus libres : fini le tĂ©lĂ©phone de la maison surveillĂ© par les parents qui dĂ©crochent et rĂ´dent aux alentours le temps de la conversation. Mais cette libertĂ© a un prix, nous sommes devenus dĂ©pendants de cet objet, au point d’en ĂŞtre bien souvent prisonniers. Au-delĂ  des effets sur la santĂ© qu’il pourrait avoir et que l’on ne mesure pas encore, ce phĂ©nomène de sociĂ©tĂ© nous absorbe et bouleverse tout. On paye ses achats, on rĂ©serve ses billets d’avion ou de cinĂ©ma, on s’oriente dans la ville, grâce au portable. On ne connaĂ®t ni la limite de ses bienfaits, ni celle de ses dangers. Les adolescents d’aujourd’hui ont grandi avec cette excroissance technologique. Ça m’amusait beaucoup d’ĂŞtre le premier Ă  donner vie Ă  un tĂ©lĂ©phone portable au cinĂ©ma.


Hellphone

 
GÉNÉRATION HELLPHONE

Au moment de l’Ă©criture, nous n’avons pensĂ© Ă  aucun comĂ©dien en particulier. Trouver l’interprète de Sid Ă©tait un point dĂ©licat. C’est Bruno Coulais, le compositeur, qui m’a parlĂ© de Jean-Baptiste Maunier. J’avais Ă©videmment l’image du petit prodige des CHORISTES mais je le trouvais a priori trop jeune.

HellphoneBruno a insistĂ© et il a eu raison. Dès notre première rencontre, j’ai su que j’avais trouvĂ© Sid. J’ai dĂ©couvert un tout jeune homme d’une extraordinaire maturitĂ© pour son âge, une humilitĂ© et une stabilitĂ© inespĂ©rĂ©es au regard de ce qu’il avait vĂ©cu. Je lui ai donnĂ© le script et, dès le lendemain matin, il m’a rappelĂ©. Il avait Ă©normĂ©ment envie de jouer le personnage, et il fallait ce dĂ©sir pour accepter l’investissement humain que cela allait lui demander. Il n’a jamais relâchĂ© ni son enthousiasme, ni son acharnement au travail.

Ensuite, il nous a fallu constituer la troupe. Mon espoir Ă©tait de mettre en lumière les meilleurs comĂ©diens de la gĂ©nĂ©ration Ă  venir. Nous avons passĂ© au crible plus de quatre cent cinquante gamins entre quinze et vingt-cinq ans en France, en Belgique et en Suisse. Ces jeunes font partie de la gĂ©nĂ©ration HELLPHONE, celle qui est nĂ©e avec le tĂ©lĂ©phone portable. Benjamin Jungers, qui joue Pierre, a quelque chose d’incroyable. Il a la puissance d’un Clovis Cornillac jeune et le regard de Malcolm McDowell. Il est toujours juste. Son personnage Ă©tait d’autant plus important qu’il me permettait de casser les codes sociaux. Pour moi, faire une comĂ©die avec des ados ne signifiait pas cĂ©der aux clichĂ©s qu’on leur colle trop souvent. La frime, le mauvais goĂ»t, la gentillesse, tout cela n’est pas une question d’argent ni de classe sociale. Pierre est issu d’une famille aisĂ©e, mais il est simple et authentique.

Le personnage d’Angie nous a donnĂ© quelques sueurs froides ! Jennifer Decker est tout simplement la dernière personne que j’ai vue au casting. C’Ă©tait Angie : Ă  la fois belle et accessible, rock’n roll et romantique. Elle a un formidable potentiel dans tous les registres, la comĂ©die, l’action, l’Ă©motion. Virgile est l’opposĂ© de Sid, son cĂ´tĂ© obscur. Trouver qui pouvait incarner ce personnage n’a pas Ă©tĂ© simple. Vladimir Consigny dĂ©gage une grâce, un charme fou. Il a eu le courage de composer un personnage frimeur, antipathique et sulfureux. Il nous a tous bluffĂ©s dans cette prise de risque. Vladimir et Jean-Baptiste impriment l’image naturellement, avec une Ă©lĂ©gance insolente. Le reste du groupe, AnaĂŻs Demoustier, Judith Chemla, Edouard Collin, Baptiste Caillaud et GĂ©raldine Martineau, a Ă©tĂ© extraordinaire. Ils ont une telle personnalitĂ© qu’on les retrouvera forcĂ©ment dans l’avenir.

UNE COMÉDIE INTEMPORELLE

HellphoneL’une des choses qui me tenait Ă  coeur Ă©tait de faire une comĂ©die actuelle sans qu’elle soit datĂ©e. Le dĂ©fi Ă©tait de taille, car si les thèmes et les Ă©motions du film sont intemporels, rien n’Ă©volue plus vite que la mode des jeunes ou la technologie, et notamment les tĂ©lĂ©phones portables.  Nous avons conçu le tĂ©lĂ©phone comme un personnage. Le pari Ă©tait donc double : donner une intemporalitĂ© Ă  l’objet, et l’humaniser, lui crĂ©er une personnalitĂ© malĂ©fique.

Sa forme rappelle un masque africain, sa couleur rouge se dĂ©grade vers le noir, ses yeux sont les touches On-Off, ses oreilles sont des oreillettes Bluetooth, sa surface en mĂ©tal est totalement tactile, sa voix est fĂ©minine, langoureuse, et une sonnerie qui siffle comme le serpent… Quel plaisir de faire naĂ®tre ce portable ! Nous aimons beaucoup notre HELLPHONE. “Comme pour le tĂ©lĂ©phone, crĂ©er le look des personnages du film Ă©tait passionnant. Il fallait des directions fortes et osĂ©es, que les jeunes acceptent sans se poser la question de leur vraisemblance. Les autres Ă©lĂ©ments de HELLPHONE ont suivi le mĂŞme principe, ne pas ĂŞtre datĂ©s tout en Ă©tant identifiĂ©s aux codes des adolescents. Tout le film, et les personnages d’adultes sont vus Ă  travers leur filtre. J’aime partir du monde rĂ©el, et le dĂ©caler pour qu’il n’appartienne qu’Ă  l’univers d’un film. Celui de HELLPHONE est dĂ©finitivement celui de l’Ă©nergie de la jeunesse.”

INFLUENCES ET COLLABORATIONS

HellphoneMes influences sont nombreuses et vont de l’expressionnisme allemand aux comĂ©dies produites par Spielberg dans les annĂ©es 80, en passant par les films d’aventure que je regardais quand j’avais l’âge de Sid. C’est Ă  ce cinĂ©ma vivant, imaginatif et gĂ©nĂ©reux que j’avais envie de rendre hommage. “Pour la musique, la dĂ©marche a Ă©tĂ© simple. La plupart des rĂ©alisateurs que j’admire ont un lien fort avec un compositeur – Tim Burton avec Danny Elfman, Hitchcock avec Bernard Herrmann, Spielberg avec John Williams. Sans oser me comparer Ă  eux, ce lien existe pour moi avec Bruno Coulais. Nos collaborations prĂ©cĂ©dentes ont Ă©tĂ© tellement fabuleuses que je ne me voyais pas travailler avec quelqu’un d’autre. Il a su prolonger l’univers du film Ă  travers sa musique. Dès le premier thème, lorsque l’on dĂ©couvre le tĂ©lĂ©phone dans le gĂ©nĂ©rique de dĂ©but, il y a le souffle, le mystère et l’Ă©motion dont je rĂŞvais.”

“Pour les chansons du film, j’ai fait comme pour le casting. Nous avons Ă©coutĂ© tous les jeunes groupes de rock français avant de choisir les Elderberries. Ils ont moins de vingt ans et leur musique est vraiment gĂ©niale. Sept de leurs chansons sont dans le film dont trois chansons originales qui seront aussi dans leur prochain album”.

HELLPHONE est avant tout un film Ă  dimension humaine qui s’adresse Ă  tous. Le parcours d’adolescents qui grandissent au cours d’une aventure extra ordinaire. L’histoire Ă©ternelle d’un trio : le jeune hĂ©ros timide et issu d’un milieu modeste, la belle inaccessible, et le meilleur ami. Une histoire d’amour et d’amitiĂ©, ces valeurs essentielles dont on dĂ©couvre la fragilitĂ© Ă  l’adolescence, et qu’il faut apprendre Ă  prĂ©server contre toutes les tentations. Ces tentations que symbolise HELLPHONE.

LES PERSONNAGES

Hellphone
Fan d’AC/DC et de skate, Sid (Jean-Baptiste MAUNIER) est diffĂ©rent, Ă  l’Ă©cart. Il travaille comme serveur chez Poulet Fritz pour aider sa mère divorcĂ©e et… il n’a pas de portable. Pour conquĂ©rir Angie, la fille qu’il aime, il est prĂŞt Ă  tout.

Pierre (Benjamin JUNGERS) est l’ami d’enfance, le frère jumeau de Sid. Ils partagent tout : le skate, AC/DC, le peu d’intĂ©rĂŞt pour les fringues et les gadgets high-tech. La seule diffĂ©rence : ses parents ont de l’argent.

HellphoneFraĂ®chement dĂ©barquĂ©e de New-York, Angie (Jennifer DECKER) est rock’n roll, affiche une assurance et une “coolerie” absolue. Elle est drĂ´le, dans la provoque. C’est une fille que tout le monde aime, que le lycĂ©e s’arrache.

Virgile (Vladimir CONSIGNY)  est beau, riche, arrogant… détestable. Il roule en Austin Cooper, et toutes les filles sont folles de lui. Il forme avec Angie le couple phare du lycée.

Tout en muscles, Franklin (Edouard COLLIN) cogne avant de parler et parle avant de réfléchir. Virgile et David sont sa famille.

David est le deuxième sbire de Virgile. Nerveux, au rire hystérique, il semble dépourvu de neurones. Il est incontrôlable et imprévisible.

“Fashion victim”, ClĂ©mence se prend pour une star. Elle est amie avec Angie et amoureuse de Virgile. Tous deux reprĂ©sentent pour elle l’ultime “branchitude”. Si t’as pas de marque, impossible qu’elle te remarque !

Margot est l’amie d’enfance de ClĂ©mence. Intelligente, la vanne assassine, elle affiche sa diffĂ©rence avec un look provoquant et dur. Elle est secrètement amoureuse de David.

Charlotte est la fayotte de la classe. Elle a les macarons de la Princesse Leia et la taille d’ET. Elle est le souffre-douleur de la classe.

 

avatar A propos de l'auteur : fandecine (217 Posts)

Administrateur du site Ciné Blog. Passionné de S-F, fan d'Isaac Asimov et Philip K. Dick, j'ai créé en 2005 le site Fan de Cinéma. J'aime le cinéma de Kubrick, de Tim Burton, de terry Giliams et de Ridley Scott. Je suis en général plutôt bon public et je ne m'attache pas tant à la facture des films qu'a l'histoire qui m'est contée. En dehors de ma passion pour le cinéma, je dirige une petite Web Agency.


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