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300, le film évènement au cinéma le 21 mars 2007
Adapté du roman graphique de Frank Miller, 300 est un récit épique de la Bataille des Thermopyles, qui opposa le roi Léonidas (Gerard Butler) et 300 soldats spartiates à Xerxès et l’immense armée perse. Face à un invincible ennemi, les 300 déployèrent jusqu’à leur dernier souffle un courage surhumain ; leur vaillance et leur héroïque sacrifice inspirèrent toute la Grèce à se dresser contre la Perse, posant ainsi les premières pierres de la démocratie. Le chef-d’Å“uvre de Frank Miller (SIN CITY) revit à travers ce film, associant prises de vues réelles et décors virtuels en une brillante et spectaculaire recréation de l’épopée des 300.
ADAPTER LA BANDE DESSINEE DE FRANCK MILLER AU CINEMA
Les Spartiates furent de redoutables guerriers, à qui l’on avait appris à ne jamais reculer devant l’ennemi, à ne jamais se rendre. Ils forment l’une des cultures les plus originales et les plus énigmatiques de l’Histoire.
« Ils demeurent à bien des égards un mystère », affirme Frank Miller, auteur du roman graphique « 300 » qui inspire ce film. « Ils sont sans doute le seul peuple qui ne vécut que pour se battre. La guerre était le fondement de toute leur civilisation. Le code d’honneur très strict dont ils se réclamaient forgea une classe de héros sans équivalent. »
Zack Snyder (Coscénariste/réalisateur) : « Sur le champ de bataille, ils formaient des phalanges étroitement soudées, chaque soldat protégeant de son bouclier le combattant voisin. C’était un dispositif aussi efficace qu’impressionnant. Face à l’immense armée perse, les guerriers spartiates ne fléchirent pas. Car mourir pour la liberté était à leurs yeux la plus belle des morts. »
Frank Miller : « J’étais enfant lorsque je découvris Sparte au cinéma, dans le film LES 300 SPARTIATES. J’ai compris ce jour-là que tous les héros ne finissent pas médaillés, et qu’il existe aussi des hommes qui agissent par pure conviction et qui sont prêts au sacrifice ultime. Toute ma vie, j’ai eu envie de raconter leur histoire. Je n’en connais pas de plus belle. »
Miller effectua des recherches très poussées sur l’odyssée des 300 et l’illustra dans ce style hautement personnel qui est la marque de ses Å“uvres les plus accomplies : « Sin City », « The Dark Knight Returns », etc. Il dépouilla et réduisit à sa plus simple expression le lourd uniforme des Spartiates et introduisit dans sa recréation de la bataille du défilé des Thermopyles des éléments des combats antérieurs et postérieurs de Xerxès et des Grecs.
Zack Snyder : « Frank s’est emparé d’un événement historique et lui a donné une dimension mythique. Il a cherché à dégager l’essence du Spartiate. »
Frank Miller : « La bataille des Thermopyles a été un épisode particulièrement glorieux. Notre histoire commence réellement avec celle de ces 300 jeunes qui résistèrent assez longtemps à l’ennemi pour inspirer le reste de la Grèce. C’est au sein de cet affrontement qu’émergea la civilisation occidentale.
« J’ai fait mon possible pour célébrer dignement cette épopée. Il était important de simplifier et dépouiller l’apparence physique des personnages pour la rendre plus dynamique et faire oublier qu’il s’agissait d’une histoire ancienne. En réalité, ce n’est pas une histoire « ancienne », mais une histoire éternelle. » « 300 » devint un best-seller qui rapporta de nombreux prix à son auteur. Il compte aujourd’hui d’innombrables fans, dont Snyder et les producteurs du film.
Zack Snyder : « Le texte et les dessins sont intimement liés dans ce livre comme dans toute l’Å“uvre de Frank. La structure qu’il donne à sa prose est aussi importante que les illustrations. Je devais donc essayer de préserver à la fois son écriture et son imagerie. »
En 2002, le producteur Gianni Nunnari (SEVEN, ALEXANDRE, LES INFILTRÉS) et Snyder discutaient d’une éventuelle collaboration lorsque ce dernier découvrit que Nunnari s’efforçait depuis quelques années de monter seul une adaptation de « 300 ». Il lui proposa alors de contacter Mark Canton, et se montra si persuasif que Canton décida de s’associer au développement du projet.
Mark Canton : « 300 » est un chef-d’Å“uvre. Zack en avait une vision très excitante, profondément personnelle, qui nous séduisit tous. »
Gianni Nunnari : « Le matériau l’inspirait et stimulait son imagination. Zack percevait clairement chaque élément, des personnages à la visualisation des combats. Cela annonçait un futur classique. »
Frank Miller : « La persistance de Gianni et l’enthousiasme de Mark m’ont convaincu. Tous deux croyaient à cette histoire, et Zack était si focalisé sur ce projet, si décidé à le faire aboutir, que j’aurais été en peine de refuser. »
Snyder, à l’instar de Frank Miller, sacrifia volontiers le réalisme pour « rendre l’histoire aussi vivante que possible ». Et de préciser : « Je ne voulais pas d’un film figé, je voulais vous faire pénétrer dans l’univers imaginé par Frank. 300 n’est pas un drame historique, ni un récit linéaire. Ce n’est pas davantage une reconstitution, c’est une expérience inédite. »
Sitôt après avoir réalisé son premier film, L’ARMÉE DES MORTS, Snyder se remit au travail avec Kurt Johnstad pour intégrer au scénario de nouveaux éléments, directement inspirés du travail de Miller. Les producteurs Bernie Goldmann et Jeffrey Silver rallièrent alors l’équipe, ce dernier supervisant la production « physique » du film et ses effets visuels.
Zack Snyder : « Le développement du look a été un élément clé du processus. Les gens vont au cinéma pour vivre une expérience originale. C’est ce que nous avons tenté de leur apporter. Qu’il s’agisse des paysages, des batailles, de l’action, de l’architecture, chaque image du film constitue un effet visuel. »
Snyder dessina lui-même le storyboard dans un premier temps, puis établit avec son épouse et associée Deborah Snyder, productrice exécutive du film, et le producteur associé Wesley Coller, la « bible » du film.
Autre producteur exécutif du film, Frank Miller aurait pu intimider le réalisateur par sa présence, mais, indique Goldmann : « Frank a été la gentillesse même. Coopératif à l’extrême, il n’a cessé d’encourager Zack et de soutenir son approche. Il a été pleinement solidaire du projet et de tous ceux qui y contribuaient. »
Snyder et son équipe procédèrent à de nombreux essais touchant aux aspects visuels du film, des éclairages et costumes à la texture des décors. Désirant une palette stylisée, Snyder mit au point un traitement chromatique original, baptisé « crush », consistant à « écraser » les noirs pour valoriser et renforcer l’éclat des couleurs. « Chaque image du film a été soumise à ce procédé qui confère au film son look et son feeling si particuliers », explique Silver. « Du tournage au résultat final, se déroula un long processus créatif qui vous entraîne littéralement dans une autre dimension », complète Nunnari.
Et Gerard Butler (Léonidas) d’ajouter : « C’est un peu comme si quelqu’un avait assisté à cette bataille, puis l’avait revécue en rêve de A à Z. Le film se veut une représentation concrète, mais il se réclame aussi de l’imaginaire et de l’hyperréalisme, comme il convient à une histoire pleine de passion, de brutalité, d’intrigues politiques et d’émotions. »
L’HISTOIRE : SPARTE ET SES LOIS
Gerard Butler : « Lorsque la Warner m’a demandé de venir discuter de ce projet, il m’a suffi d’entendre « 300 » pour savoir que ce serait un film à part. Zack m’est immédiatement apparu comme quelqu’un qui avait capté les aspects les plus obscurs de cette histoire, et savait comment les mettre en évidence. Je pourrais consacrer un livre entier à sa personnalité, à son talent, à son intelligence, à sa passion et à sa générosité. »
Jeffrey Silver : « Gerard avait toutes les qualités inhérentes à Léonidas. Son charisme et son autorité ont soudé l’équipe et fait de ses partenaires de vrais frères d’armes… de vrais Spartiates. » En se documentant sur la civilisation spartiate, Butler découvrit que « ces hommes enduraient toute leur vie des souffrances destinées à développer un courage sans faille, une absence totale de compassion à l’égard de l’adversaire. Tout dans cette culture était destiné à forger le sens du sacrifice et un « mental d’acier » dans tous les domaines, de l’entraînement physique à l’obligation faite aux mères de livrer leurs enfants à l’État pour en faire des soldats. »
Kurt Johnstad : « Ce code d’honneur leur était inculqué bon gré mal gré et finissait par informer tout leur quotidien, tous leurs comportements et toutes leurs relations. » Souverain révéré et redouté, Léonidas pouvait compter sur le fidèle soutien et les sages conseils de la reine Gorgo.
Frank Miller : « Tous les témoignages s’accordent pour vanter l’intelligence de cette femme. Léonidas et son épouse se protégeaient mutuellement et entretenaient une solide complicité affective et intellectuelle. Les femmes de Sparte étaient d’ailleurs des guerrières accomplies et endurcies, comme on le voit dans le film. » Née dans le Nord de l’Angleterre, Lena Headey possède la force innée et la grâce de son personnage : « Elle déborde d’énergie, elle est belle, intelligente et équilibrée », dit Butler. « Elle a apporté à Gorgo un étonnant mélange de charisme, de passion et d’habileté. »
Lena Headey : « L’honneur, le courage, la foi, la passion sont les thèmes dominants du film. Gorgo a été endurcie par ses épreuves. Bien décidée à se battre dans l’arène politique, elle est prête à tous les sacrifices. Je sens en elle battre le cÅ“ur de Sparte, car c’est l’instinct qui le plus souvent guide ses choix. » La bravoure, l’autorité et la détermination de Léonidas suffiront-elles face au plus redoutable de ses adversaires : Xerxès, qui se prépare à marcher sur Sparte à la tête de plusieurs milliers d’hommes ?
Rodrigo Santoro (Xerxès) : « Ce dieu autoproclamé, riche, arrogant et animé d’une ambition dévorante, ne veut pas seulement la victoire, mais la gloire éternelle. Tout cela par faiblesse et manque de caractère. » Léonidas répond à la menace de Xerxès en exécutant froidement ses messagers. Mais le voilà bien seul, car les politiciens de Sparte n’ont aucune intention de se battre… Theron (Dominic West) appartient à cette engeance plus prompte à négocier qu’à lutter pour la liberté : « Ce n’est pas un guerrier, c’est un intrigant, un fourbe qui trahit les siens en jouant la carte de l’apaisement », souligne le comédien. Le Conseil de Sparte l’ayant privé de son armée, Léonidas va devoir affronter l’immense armée de Xerxès avec sa seule garde.
Gerard Butler : « Léonidas ne flanche pas, mais il a besoin d’être conforté dans son choix, et c’est une fois de plus vers sa femme qu’il se tourne, comme à chaque grande décision. Gorgo lui explique alors – avec quelle éloquence ! – qu’il doit mener cette bataille : « Je ne te reverrai jamais, mais j’aurai la fierté de te voir mourir en homme libre ». Elle incarne à cet instant l’essence même de la femme Spartiate. « Il y a un temps pour le calcul et la réflexion, et un temps pour l’action. Leonidas a parfaitement mesuré l’enjeu de cette bataille : il ne s’agit pas seulement de sauver sa ville, mais de montrer à tous, pour l’éternité, ce que fut Sparte. » La garde rapprochée de Léonidas – 300 volontaires parmi les plus habiles et plus vaillants guerriers de Sparte – se rassemble alors autour du souverain. Deux figures clés s’en détachent : Dilios et le Capitaine,. Dilios, qui était aussi l’un des narrateurs du roman graphique, est interprété par l’acteur australien David Wenham, popularisé par la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX.
Zack Snyder : « La présence de ce récitant a résolu un problème majeur en nous permettant de donner vie à l’écriture et à l’univers fantastique de Frank Miller. Dilios sert en effet de guide au spectateur. C’est sa version des événements qui passera à la postérité, et comme tout bon conteur, Dilios ne se prive pas d’embellir et de magnifier la réalité. Sa voix donne au film une dimension poétique et une résonance très particulière. » Outre Léonidas et Dilios, la troupe des 300 est dirigée par un personnage énigmatique, désigné par son seul grade.
Vincent Regan : « Ce Capitaine – l’un des trois chefs de la garde rapprochée – est l’un des guerriers les plus motivés. Il emmène avec lui son fils Astinos (Tom Wisdom), qu’il a consenti à sacrifier dans cette mission suicide. Fidèle au roi et à sa ville, il est prêt à leur faire ce don suprême par respect de l’idéal spartiate et par amour pour son souverain. »
Astinos et Stelios (Michael Fassbender) personnifient la fougue des jeunes guerriers spartiates. « Stelios est un garçon spontané, passionné. Il voit dans cette bataille une chance de faire ses preuves et d’accomplir sa destinée en mourant d’une mort glorieuse », explique son interprète. Les Spartiates ont trouvé en l’armée de Xerxès un adversaire digne de leur bravoure. Celle-ci rassemble en effet une étonnante cohorte de brutes, de colosses, de fauves, de magiciens et une garde d’élite : les Immortels, dont les masques et l’apparence physique ne peuvent qu’inspirer la terreur.
Gerard Butler : « Xerxès est l’inverse de Léonidas. Mégalomane, instable, il use de séduction aussi bien que de corruption et liquide sans hésitation ses propres soldats pour parvenir à ses fins. Au cours d’un éloquent face à face entre les deux rois, il déclare : « Comment oses-tu t’opposer à moi, qui suis prêt à tuer n’importe lequel de mes hommes pour obtenir la victoire? » Et Léonidas de répliquer : « Et moi, je mourrai pour n’importe lequel de mes hommes ». C’est toute l’essence du personnage qui se dévoile en quelques mots. » Léonidas va mettre à profit la topographie de la côte Adriatique, en obligeant les Perses à s’engager dans l’étroit défilé des Thermopyles. Il disposera ainsi d’un sérieux avantage stratégique, avant de découvrir l’existence d’un chemin secret permettant à l’ennemi de contourner les falaises.
Frank Miller : « Sitôt les troupes en vue, la bataille s’engage, mais c’est bien plus qu’une bataille. Léonidas sait pertinemment que ses 300 gardes n’arriveront jamais à vaincre l’armée perse. Lui et ses hommes sont prêts à mourir. Mieux : Léonidas compte sur leur mort car il sait que certaines défaites valent mieux qu’une victoire. »
LA PRÉPARATION
Pour former ses troupes, Zack Snyder enrôla deux hommes avec lesquels il s’est souvent entraîné : l’ancien alpiniste Mark Twight, détenteur de plusieurs records mondiaux, qu’il chargea d’assurer la formation physique des comédiens, et le vétéran chef cascadeur Damon Caro pour le réglage des séquences de combat.
Durant huit semaines, Twight soumit les hommes à un entraînement et un régime très stricts, et les poussa sans relâche à dépasser leurs limites. La mise en forme incluait la pratique de la boxe et de la course, l’apprentissage de mouvements combinés au moyen d’accessoires « low-tech » : anneaux, ballons, etc. L’esprit de compétition était fortement encouragé, les résultats individuels et collectifs étant affichés quotidiennement. « En regroupant les hommes et en les opposant par équipe, nous en avons fait des lutteurs très convaincants, aptes à coordonner leurs efforts. »
Damon Caro et son assistant Chad Stahelski prirent parallèlement en main une dizaine d’acteurs et des cascadeurs venus de Los Angeles, Vancouver, Toronto et Montréal. « Mis en condition par Mark Twight, ils étaient résistants, focalisés et moins sujets aux accidents. Mark ne s’était pas contenté de quelques séances de « gonflette », il leur avait permis d’acquérir une réelle puissance physique. »
Jeffrey Silver : « Zack nous avait tout de suite indiqué ses options pour les scènes de bataille. Il ne voulait pas filmer en longues focales, mais chorégraphier l’action de façon très précise en incorporant certains éléments propres aux arts martiaux. »
Expert en ce domaine, Caro prêta une attention toute particulière aux détails. « Sous la direction de Damon et Chad, le groupe entier s’améliora à vue d’Å“il et fit corps jusqu’à devenir une entité impénétrable. C’est en grande partie grâce à ces deux hommes que nous avons pu obtenir ces scènes d’action spectaculaires », souligne Snyder.
« Nous étions au niveau zéro lorsqu’ils nous ont pris en main », ajoute David Wenham. « Ils nous ont appris à nous battre, ils nous ont fait bosser tous les jours jusqu’à ce que chaque geste devienne instinctif. »
Après les huit premières semaines d’entraînement, la formation se poursuivit tout au long des prises de vue jusqu’à la veille du tournage des scènes de bataille. Cette mise en condition quotidienne se révéla des plus payantes : « Lorsqu’il s’est agi de passer à l’action, les gars avaient atteint un haut niveau de compétence », déclare Caro. « Toutes ces semaines de labeur collectif avaient permis aux acteurs et cascadeurs d’établir une relation symbiotique et d’accomplir ensemble des mouvements d’une grande complexité. »
L’EQUIPE
L’équipe de 300 comprend : le chef opérateur Larry Fong, le chef décorateur James Bissell (GOOD NIGHT, AND GOOD LUCK), le chef monteur William Hoy, le chef costumier Michael Wilkinson, le superviseur des effets visuels Chris Watts, les superviseurs des maquillages spéciaux Shaun Smith et Mark Rappaport.
300 nécessitait de la part de Bissell une approche radicalement nouvelle, du fait de l’emploi massif de décors virtuels et de la décision d’adhérer au style visuel, « plus lyrique que réaliste », de Frank Miller.
S’appuyant sur les storyboards de Snyder, Bissell et ses collaborateurs créèrent des environnements 3D et des dessins concepts de Sparte, des paysages grecs et du site des Thermopyles. Les paysages étaient suffisamment abstraits pour servir dans différentes scènes moyennant des changements d’axe de prise de vue ou l’ajout de certains éléments visuels. C’est ainsi que la marche des 300 fut tournée dans seulement trois décors. Sparte, le défilé des Thermopyles et la tente de Xerxès furent également construits en studio. « En fait, la seule scène tournée en extérieurs naturels fut l’arrivée à cheval des messagers ennemis », révèle Bissell.
Chaque scène fut d’abord conçue sous la forme d’un environnement 3D minutieusement élaboré, puis peint et mis en couleurs, de façon à pouvoir déterminer avec précision les décors à construire et les ajustements nécessaires.
Chris Watts travailla en étroite collaboration avec Bissell et Snyder à la réalisation des quelque 1300 effets visuels du film. « Ce fut surtout un challenge artistique », indique-t-il. « Ces effets devaient refléter le style et l’esthétique du roman graphique autant que la vision personnelle de Zack dans les scènes qu’il avait ajoutées au livre.
« Jim avait dessiné tous les décors en tenant scrupuleusement compte des effets visuels à venir. Durant toute la préparation, nos artistes numériques amplifièrent ses dessins pour fournir à Zack une image exacte du résultat final.
« Au cours de cette phase de développement, nous avons testé quasiment tous les éléments visuels du film : les capes des Spartiates, les armes, les blessures, le vrai sang et le sang virtuel, le look des flammes, etc. Chacun de ces détails, jusqu’aux plus ordinaires, fut laborieusement mis au point au fil des mois puis répertorié dans la bible du film. »
« La photo se devait de refléter l’imagerie du roman graphique », enchaîne Larry Fong, « mais ce n’était qu’un de nos nombreux challenges. Je devais surtout mettre en valeur l’ambiance et la tension dramatique tout en fournissant au département Effets visuels des mattes de qualité et une image parfaitement lisible qui supporterait le « crush » ultérieur.
« Traduire le livre en 3D, le réinterpréter par le biais de nos éclairages et compositions n’était pas toujours facile, mais à coup sûr excitant. Nous sommes parfois arrivés à dupliquer fidèlement les dessins originaux, mais ce n’était pas possible à tous les coups, et nous avons dû nous accorder une certaine marge de manÅ“uvre pour expérimenter et développer notre propre style visuel. »
Le chef costumier Michael Wilkinson s’astreignit à la même fidélité aux dessins de Miller en préservant « des lignes claires, des silhouettes très affirmées, des vêtements « vivants », photogéniques, très texturés. »
Alors que l’armée des 300 arbore des uniformes aux teintes chaudes et « telluriques » (taillés dans des étoffes d’origine ruse, teintes en rouge), celle de Xerxès est une symphonie de couleurs exotiques allant du bleu au vert et à l’or.
« Les silhouettes des Perses sont magnifiées pour les rendre encore plus impressionnantes et plus mystérieuses aux yeux des Grecs. Leurs teintes sont bariolées du fait que l’armée itinérante de Xerxès, rassemblée au fil de ses conquêtes, regroupe de multiples ethnies. D’où la présence de touches africaines, orientales, russes, etc.
« Directement inspirée des audacieux dessins de Frank Miller, la tenue de guerre de Xerxès est un assemblage de pièces métalliques, orné de 18 joyaux basés sur des motifs africains et moyen-orientaux. S’y ajoutent une douzaine de piercings créés spécifiquement pour ce personnage. »
Wilkinson et ses 60 costumiers utilisèrent principalement des cuirs épais, du bronze, des plumes, du crin de cheval, de la fibre de verre et des résines synthétiques dans la fabrication des armures, casques et joyaux des Spartiates et des Perses.
L’équipe Maquillages spéciaux de Shaun Smith et Mark Rappaport mit au point le look d’Ephialtes, des Immortels, du Bourreau et de divers personnages de l’entourage de Xerxès, ainsi que le loup qu’affronte le jeune Léonidas, et même quelques chevaux. C’est elle qui créa également le « Mur des Morts » édifié par les Spartiates en empilant les cadavres de leurs adversaires défaits.
UN HYMNE A LA GLOIRE : LA MUSIQUE
La musique de 300 a été composée et produite par Tyler Bates, qui avait déjà collaboré avec Zack Snyder sur L’ARMÉE DES MORTS.
Snyder demanda une partition de grande ampleur célébrant l’héroïsme et le sacrifice des Spartiates. Bates créa un vaste paysage orchestral et choral, doté d’une palette tonale inusitée. Azam Ali, chanteur d’origine iranienne, apporte à la voix de Sparte et à la menace perse une fascinante touche d’exotisme et une présence envoûtante.
« Je me suis efforcé d’être fidèle à l’inspiration du film en exaltant la détermination, le sens du sacrifice et la soif de liberté des Spartiates », indique Bates. « Le principal challenge fut de tisser une trame musicale continue pour une Å“uvre visuellement très riche et très diverse. Il me fallut en soutenir la dimension épique et l’impact émotionnel en me montrant aussi inventif que le film lui-même. »
Snyder ne tarit pas d’éloges sur son compositeur : « Sa partition confère une résonance mythologique à 300. Elle parachève notre travail visuel en donnant à ces images une force qu’elles n’auraient pu avoir par elles-mêmes. »
Et le réalisateur de conclure : « Nous avons dû affronter quantité de défis en portant à l’écran l’Å“uvre de Frank Miller. Personne ne s’y est jamais dérobé. Des acteurs aux producteurs et à l’ensemble de l’équipe, tout le monde a toujours été à mes côtés et au service du film. 300 n’aurait jamais pu se faire sans leur concours. Ils ont tous été prodigieux. »
Classé dans : Films · Mots-Clés: action, guerre, historique, peplum
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